Conséquences d’une immersion de longue durée sur l’état hémodynamique : Etude échographique et Doppler
Nous avons étudié les conséquences cardio-vasculaires d’une immersion prolongée dans une eau froide. Les plongeurs étaient soumis à une immersion de 6 heures dans une eau à 10°C ou à 18°C. Les deux types d’expositions étaient réalisés à une semaine d’intervalle Nous avons réalisé une étude hémodynamique qui a fait appel à l’échocardiographie Doppler et à la mesure du temps de transit de l’onde de pouls par tonométrie (Complior) On retrouve après les deux séjours immergés des signes d’hypovolémie. Ils se traduisent à l’échocardiographie par une diminution des dimensions cavitaires de l’oreillette gauche et du ventricule gauche, une baisse du volume d’éjection systolique à l’origine d’une baisse du débit cardiaque et une diminution du diamètre de la veine cave inférieure en expiration.
L’importance de l’exposition au froid est à l’origine de modifications hémodynamiques supplémentaires. Ainsi, après l’exposition à 10°C on retrouve un ralentissement significatif de la fréquence cardiaque que l’on peut attribuer à une hyperactivité du système parasympathique. La pression artérielle est significativement abaissée après l’immersion à 10°C par rapport à l’examen de référence et par rapport à l’immersion à 18°C. Il est intéressant de constater que malgré la possibilité pour les plongeurs de s’alimenter et de se réhydrater sans contrainte après l’expérience, l’examen échographique de contrôle réalisé le lendemain montre la persistance de signes d’hypovolémie quelle que soit la température de l’eau (10 ou 18°C). La mise en œuvre d’un protocole de réhydratation dans les heures suivant l’immersion prolongée devrait permettre de corriger l’état cardiovasculaire des plongeurs ayant subi ce type de mission. Une évaluation des paramètres hémodynamiques par échographie Doppler et un contrôle de l’adaptation à l’effort (par test d’effort de type VO2 Max) avant et après des missions prolongées en immersion permettrait de s’assurer de l’efficacité des mesures de réhydratation mises en œuvre.
Enfin, les immersions étaient réalisées dans des bains à des températures de 10°C et 18°C. Les responsabilités respectives du froid et de l’immersion dans les pertes subies sont impossibles à déterminer.
Les études en cours prévoient des protocoles identiques mais avec une température de bain à thermoneutralité (35°C) qui permettrait de quantifier les pertes hydrominérales afin de fixer un protocole de réhydratation minimal lorsque les contraintes thermiques subies par le plongeur sont peu sévères.
Méthodes utilisées
Echographie Doppler, Tonométrie artérielle, Epreuve d’effort avec analyse des gaz expirés (VO2, VCO2), Etude de la variabilité de la fréquence cardiaque
Composition de l’équipe
Robinet C, Boussuges A, Rossi P.